On a souvent envie de s'allonger sur le sol. Dans l'herbe ? Pour voir le petit peuple de près, voir et entendre de façon nouvelle, savourer le contact agréable de la pelouse, et faire glisser ses doigts entre les herbes. Sur le sable ? Pour enfoncer ses mains, les faire ressortir pour sentir le sable carresser sa paume, pour savourer le chaleur du sol et le voir se modeler suivant nos envies.
Mais qui voudrait s'alonger sur un chemin de cailloux ? C'est une perte d'équilibre. Ca représente le bloquage sur LE chemin, ne plus savoir ni ou aller, ni ou tourner. Alors on s'arrête, on s'allonge, et on sent une brise nous parcourir, une brise qui ne transporte rien, ni émotion ni sentiment. Juste le vide. Comment se relever en plein chemin, perdu et étendu ? Il n'y a plus qu'à esperer qu'une branche vienne trainer par là, par un grand coup de vent, et qu'avec le peu de force restante, on puisse l'agriper. Et il ne faut jamais penser qu'on est perdu, ni qu'on ne sait pas où aller, il faut l'oublier, ce chemin.
Le plus destabilisant ce sont ces gens, là bas, à l'horizon, l'air si déterminé... comment font-ils ?